Je suis tombée dans le gouffre. Je vis dans un monde si curieux, si étrange. Du rêve que fut ma vie, ceci est le cauchemar.
3e CLAUDEL
Camille CLAUDEL (1864.1943)
Aussitôt que je sors, Rodin et sa bande entrent chez moi pour me dévaliser. Tout le quai Bourbon en est infesté ! Aussi, maintenant ma maison est transformée en forteresse : des chaînes de sûreté, des mâchicoulis, des pièges à loup derrière toutes les portes témoignent du peu de confiance que m'inspire l'humanité.
"Mon grand désir, mon idéal, est de mettre dans les formes que je tire de la pâte, une idée !"
"Ce n'est pas ma place au milieu de tout cela, il faut me retirer de ce milieu, après quatorze ans, aujourd'hui d'une vie pareille, je réclame la liberté à grands cris."
Il y a toujours quelque chose d’absent qui me tourmente.
L'idée ne me suffit pas ; je veux l'habiller de pourpre et la couronner d'or.
En ce moment le sieur Rodin a persuadé mes parents de me faire enfermer, ils sont tous à Paris pour cela. Le gredin s'emparerait à la suite de ce procédé expéditif du travail de toute ma vie.
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