T'as une grande BABEL !

par M Corfmat Professeur d'Arts Plastiques  -  23 Février 2024, 11:36  -  #PROJET DE GROUPE, #LUTTE CONTRE LE HARCELEMENT SCOLAIRE

Cornelisz Anthonisz La Tour de Babel (1547)

 

BABEL WORLD

L’expression « c’est la Tour de Babel » est passée dans le langage courant et signifie un lieu ou règne le bruit, le confusion, l’incompréhension...

Martin Van Valckenborch – Construction de la Tour de Babel  (1580).

Martin Van Valckenborch – Construction de la Tour de Babel (1580).

Pieter Bruegel l’Ancien  : La Tour de Babel 155 x 114 cm 1563

Pieter Bruegel l’Ancien : La Tour de Babel 155 x 114 cm 1563

ET SI VOTRE TOUR DE BABEL
ÉTAIT ENFIN CAPABLE DE
RÉUNIR LES HOMMES ?

EN ÉQUIPE, EN CLASSE COMPLÈTE, EN BINÔME ?

Revisitez le mythe de la tour de Babel en l'adaptant à notre époque contemporaine.

Orientez votre démarche autour d'une thématique qui fait sens:

Harcèlement scolaire.

Égalité homme / femme

Exclusion 

Homophobie

Racisme / Xénophobie .

Risques écologiques.

etc . 

 

 

À TOI / VOUS DE CRÉER UNE TOUR DE BABEL ENFIN ACHEVÉE ...
Du Zhenjun: Babel World

 

Une Tour de Babel bâtie sur la diversité, sur la solidarité et la fraternité

Une Tour de Babel bâtie sur les valeurs de la démocratie et de la tolérance

Une Tour de Babel pour vivre ensemble

Une Tour de Babel qui deviendra le symbole d’un combat pour mieux vivre ensemble.

Une tour de Babel qui vous unisse, vous apprenne la tolérance et le respect de l'autre ... 

 

À chaque époque, sa lecture d’un même mythe.

La tour de Babel, Heures du duc de Bedford 1405 / 1435 / Gothique international.

Les représentations de la tour de Babel et de la chute de Babylone sont omniprésentes, mais elles évoluent notablement au cours des siècles.

 

L’imagerie du Moyen Âge montre la tour en cours de construction, sous la menace de la punition divine. Une thématique qui permet aussi de découvrir dans le détail l’évolution des techniques architecturales.

 

 

 

 

 

Avec la Renaissance et la naissance de l’humanisme, la tour devient prétexte à célébrer la science et le savoir-faire des hommes capables de se surpasser.

Comme souvent dans les images du Moyen Âge, les événements de l’Antiquité sont transposés à l’époque de l’artiste. Ici, il pourrait s’agir de la construction d’un château médiéval, mais le texte précise bien qu’il s’agit de la construction de la tour de Babel. La tour s’élève bien au-dessus des remparts. La structure en bois qui s’enroule autour rappelle les représentations classiques de la tour de Babel, mais ici il s’agit des échafaudages. Les tailleurs de pierre sur la droite utilisent marteau, équerre et compas pour tailler les blocs de pierre : au Moyen Âge, les représentations de la tour constituent aussi une occasion de détailler les gestes des artisans du bâtiment.
La construction de la Tour de Babel

Le Siècle des Lumières y voit l’utopie d’une humanité unie, tandis que le 19e siècle en exploite le potentiel romantique et théâtral.

Le 20e siècle reste fasciné par un mythe qu’il décline dans tous les domaines artistiques.

 

Le Mythe :

Après le Déluge, le roi de Babylone, Nemrod et ses hommes entreprennent de bâtir une tour, dont le sommet toucherait le ciel et permettrait ainsi d’atteindre Dieu. Dieu n’admet pas cet orgueil des hommes qui veulent l’égaler. Pour les punir et empêcher la Tour d’être achevée, en un instant Il crée pour chaque individu une langue différente et les disperse sur toute la surface de la terre.  Les hommes qui jusqu’ici ne parlaient qu’une seule et même langue, ne se comprennent plus et la Tour ne peut être achevée.

Aujourd’hui, cette histoire appartient à tous. L’expression « c’est la Tour de Babel » est passée dans le langage courant et signifie un lieu où règnent le bruit, le confusion, l’incompréhension.

Yang YONGLIAND, Heavenly city
REFLEXION / APPROFONDISSEMENT
comment traduire les notions
d’humanisme, de tolérance, de
liberté, de vivre ensemble,
d’Utopie ?

 

Tour de Babel Installation,

2006-2013

Un mythe est une histoire imaginaire qui doit nous faire comprendre certaines idées.
Il y a les mythes de l’Antiquité grecque, romaine ou égyptienne avec ses dieux et ses déesses et il y a ceux qui nous viennent de la Bible ou du Coran.

l’histoire fameuse de la Tour de Babel est l’un des mythes les plus célèbres tiré de la Bible :

BABEL

L’engouement actuel pour la Tour de Babel répond à celui du XVIe siècle flamand. Multipliant les références à l’histoire de l’art, les artistes offrent des visions renouvelées des peintures de Bruegel, Cleve, Valckenborch, Verhaecht, et Momper.

Tobias Verhaech Peintre flamand (Anvers 1561 / 1631). La tour de Babel

Dans la peinture et la photographie de grand format, dans le cinéma d’anticipation et la BD, les Babel contemporaines et futuristes sont représentées comme des architectures organiques, à travers lesquelles, comme en miroir, nous reconnaissons notre vanité, l’orgueil de nos actes et la part d’insensé de l’ambition humaine.

Dans cette perspective morale et philosophique, l’expression contemporaine formule avec l’image de Babel une critique de la volonté de puissance.

A l’exemple des tours de la Renaissance flamande, dont le dessin fourmille de détails qui fusionnent l’architecture de la Rome antique à celle des grands chantiers des cathédrales, l’immense richesse formelle et graphique des visions contemporaine de Babel condense les références anciennes, modernes et actuelles qui produisent un effet de vertige dans le temps et dans l’espace.

Le chantier de la Tour, la sanction divine, la confusion des langues et la dispersion des peuples sont revus sous l’angle de l’histoire contemporaine.

Dans notre présent incertain et précaire le mythe babélien questionne sur les puissances que symbolisent des tours de plus en plus vertigineuses, sur le rôle de ces bâtisseurs, constructeurs de génie ou simples exécutants des pouvoirs économiques et politiques ?

Babel pose la question de la diversité des langues et des peuples : châtiment divin ou signe de richesse dans un quotidien ultramondialisé ?

Pays-Bas - Deuxième moitié du XVIème siècle

Au-delà de ces thèmes, la tour de Babel reste une parabole de la vanité humaine

« Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l'orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Schinear, et ils y habitèrent. Ils se dirent l'un à l'autre: "Allons ! Faisons des briques, et cuisons les au feu". Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore: Allons!

Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.

 L'Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes.Et l'Éternel dit :" Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c'est là ce qu'ils ont entrepris;

maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu'ils auraient projeté.

Allons! Descendons, et là confondons leur langage, afin qu'ils n'entendent plus la langue, les uns des autres".

Et l'Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre; et ils cessèrent de bâtir la ville.

C'est pourquoi on l'appela du nom de Babel, car c'est là que l'Éternel confondit le langage de toute la terre, et c'est de là que l'Éternel les dispersa sur la face de toute la terre». Genèse XII/1-9

POURQUOI BABEL EST-ELLE LA METAPHORE DE LA DIVERSITE DES LANGUES ET DES PEUPLES ?

Au-delà de la parabole de l’orgueil humain, Babel est devenue synonyme de la diversité des langues et de l’incompréhension entre les hommes. Au fil du temps, elle signifiera un lieu rempli de confusion, terme élargi aujourd’hui à une absence de communication ou une entreprise vaine.

Tour de Babel Installation, 2006-2013, 2021

Tour de Babel Installation, 2006-2013, 2021

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La tour de Babel, métaphore de Metropolis
COMMENT LES ARTISTES CONTEMPORAINS ONT-ILS REVISITE LE MYTHE ?

METROPOLIS

FRITZ LANG

Allemagne, 1927, noir et blanc , muet, 119 min.

2026, Metropolis symbolise la mégalopole futuriste, organisée selon un système de castes. Les ouvriers travaillent dans la ville basse, manipulant des machines nuit et jour, dans le seul but d’assurer le bonheur des bourgeois de la ville haute. Un savant fou, l’hybride Rotwang (Rudolf Klein-Rogge), met au point un androïde à l’apparence féminine, qui exhortera les ouvriers à se rebeller contre le maître de la cité : Joh Fredersen (Alfred Abel). Lutte des classes et métaphysique rythment un film définitivement en avance sur son temps.

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Denis Bajram, UW1, Universal War One, tome 5, ex-libris, 2005.

Denis Bajram, UW1, Universal War One, tome 5, ex-libris, 2005.

Alix, tome 16 : La Tour de Babel

Alix, tome 16 : La Tour de Babel

Marco BRAMBILLA, Civilization, film 3D High définition, couleur, 3’04

Eric DE VILLE, Tour de Babel, Tirages photographiques, 140x140 cm

Chacune des compositions présentées est réalisée à partir de clichés pris par l’artiste lui-même.

Ainsi une oeuvre peut rassembler d’une dizaine à un millier de vues transformées et recomposées. Le travail d’Eric De Ville ancré dans l’actualité médiatique ou la réalité quotidienne, délivre toujours un message humoristique chargé de réflexions.

Il a réalisé six compositions pour sa série La Tour de Babel.

Yang YONGLIAND, Heavenly city, On the Quiet water2, On the Quiet water3, On the
Quiet water5, Phantom Landscape III, Viridescence 04

Yang Yongliand vit et travaille à Shangaï. L'étude de la calligraphie et de la peinture chinoise traditionnelle l'ont conduit à adopter la représentation ancestrale du Shanshui :

Poésie ou peinture de paysages naturels estampillés d'inscriptions calligraphiques. Ces paysages harmonieux sont souvent montagneux et aériens.

Sa transposition dans notre monde contemporain passe par un autre médium : La photographie, numérisée et montée. Composées en noir et blanc et marquées d'un sceau calligraphique, elles se renouvellent par leur contenu : Aux arbres centenaires et aux montagnes escarpées se substituent les buildings et autres architectures industrielles. Ces derniers s'élèvent dans un fourmillement de détails chaotiques qu'accentuent fumées et nuages qui les enveloppent. Le constat est apocalyptique, l'homme va à sa perdition dans un monde ultra urbanisé où non seulement la nature mais aussi les valeurs du passé s'effacent.

Heavenly City by Yang Yongliang Untitled 4

Yang YONGLIAND, Heavenly city, On the Quiet water2, On the Quiet water3, On the Quiet water5, Phantom Landscape III, Viridescence 04
Yang YONGLIAND, Heavenly city, On the Quiet water2, On the Quiet water3, On the Quiet water5, Phantom Landscape III, Viridescence 04
Yang YONGLIAND, Heavenly city, On the Quiet water2, On the Quiet water3, On the Quiet water5, Phantom Landscape III, Viridescence 04
Yang YONGLIAND, Heavenly city, On the Quiet water2, On the Quiet water3, On the Quiet water5, Phantom Landscape III, Viridescence 04
Yang YONGLIAND, Heavenly city, On the Quiet water2, On the Quiet water3, On the Quiet water5, Phantom Landscape III, Viridescence 04
Yang YONGLIAND, Heavenly city, On the Quiet water2, On the Quiet water3, On the Quiet water5, Phantom Landscape III, Viridescence 04

Yang YONGLIAND, Heavenly city, On the Quiet water2, On the Quiet water3, On the Quiet water5, Phantom Landscape III, Viridescence 04

Paul Citroen est un artiste néerlandais né en Allemagne à la fin du XIXe siècle.

Son photomontage Metropolis est une de ses oeuvres les plus connues. Ce projet est à l’origine une affiche pour une exposition à l’école du Bauhaus, aventure à laquelle il prend part en suivant les leçons de Paul Klee et de Vassily Kandinsky. L’artiste s’est ainsi imaginé « architecte urbaniste » : les bâtiments empruntés à différentes villes (des gratte-ciel, la tour Eiffel, le Capitole, des façades haussmanniennes) reconstituent une ville imaginaire qui mêle passé, présent et avenir. Tout ici est référence à l’ère industrielle : les nouveaux matériaux – la pierre, le béton, l’acier, le verre –, les réseaux de transport en commun, les enseignes, témoins de la société de consommation émergente. La ville, devenue métropole, a pu s’étendre en hauteur et en largeur, les bruits, les mouvements, les lumières s’y mêlent à l’infini. Les personnages semblent perdus dans des perspectives multiples.

Paul Citroen Metropolis 1923 Photographie du collage 76,5 x 58,5 cm Prentenkabinet der Rijksunversiteit, Leiden, the Netherlands © ADAGP, Paris, 2011

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